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abandon, angoisse, contrôle, dépendance affective, dépendance amoureuse, fusion, soumission
Nous avons tous en commun le besoin d’être aimé et reconnu. Toutefois pour certains, ce besoin peut devenir obsessionnel avec des conséquences néfastes notamment pour les relations amoureuses.
La dépendance amoureuse est un mode relationnel qui repose principalement sur la fusion. Or si la fusion est une étape nécessaire dans la construction d’un couple elle empêche le couple de grandir, la relation de devenir adulte et devient source de souffrances.
Avoir besoin du regard de l’autre pour exister, vivre dans la peur qu’il nous quitte ou être obsédé par l’autre met en place des liens toxiques.
A l’origine de la dépendance affective
On retrouve des enfants marqués par une angoisse d’abandon. Qu’il s’agisse d’un deuil, d’une maladie, d’une dépression maternelle… l’enfant s’est senti abandonné par sa mère, à qui il en veut beaucoup tout en se sentant responsable de ce désamour. Les bases de sa sécurité affective lui manque et adulte il craint toujours d’être rejeté, abandonné.
Certains ont reçu des messages du type: « sois gentil, tu vois bien que maman est fatiguée », « débrouille toi, ton père a eu une journée difficile »… l’enfant apprend a toujours passer après l’autre. Ses besoins étant secondaires.
Mais aussi des paroles négatives comme « tu ne fais jamais rien de bien », « tu fais tout pour m’inquiéter », lui ayant donné peu de signe de sa propre valeur.
Peur d’être seul, angoisse du désaccord et besoin de contrôle
La dépendance affective s’accompagne d’une réelle difficulté à être seul. La présence de l’autre, par l’attention qu’il porte, est vitale. Même le silence est source d’anxiété. TV ou musique allumées en permanence et l’endormissement se fait difficilement et toujours en musique.
Ils ne savent pas dire non, le plus souvent, bien sûr, au détriment de leurs besoins à eux (qu’ils n’ont d’ailleurs jamais vraiment identifiés). Ils sont prêts à tout pour être aimés ce qui leur donne une capacité d’adaptation très élevée. Leur existence est suspendue aux désirs de l’autre, ce sont les rois du « comme tu veux ». C’est pourquoi le moindre désaccord est vécu comme dramatique, entraînant le sentiment qu’on ne les aime plus.
A côté de la version soumission on retrouve le contrôle à l’extrême. S’investir dans la relation c’est tout planifier, tout gérer, tout organiser avec comme désir inconscient l’envie de contrôler l’autre. Il y a derrière ce fonctionnement une peur de l’autre héritée de l’enfance et une impossibilité à lui faire confiance.
Des attentes jamais satisfaites
Le drame du dépendant affectif est de ne jamais être satisfait de ce qu’on lui donne, de toujours être déçu. C’est un insatisfait chronique Son besoin d’amour et de reconnaissance est un gouffre, creusé depuis si longtemps que personne ne peut le combler. Quelles que soient les marques d’affection qu’on lui témoigne, ce ne sont jamais les bonnes, ou jamais assez.
S’en suit alors des périodes explosives de reproches et de critiques. L’autre est accusé d’être responsable des dysfonctionnements de leur couple mais aussi de son propre désespoir. Lui qui était si docile, si gentil, explose sans avoir pu parler avant pour baisser le niveau de pression.
Résultat, l’autre est surpris, ne comprend pas ce qui se passe, ne sait pas quoi faire et tarde à réagir. Cette distance crée le trouble chez le dépendant affectif, qui se sent alors rejeté, abandonné, incompris… c’est un cercle vicieux.
Développer une indépendance affective
En consultation il est rare que quelqu’un se présente comme dépendant affectif. Le dépendant trouve légitime ses demandes et rationalise tous ses excès. Donc ce qui est amené ce sont plutôt les difficultés relationnelles dans le couple, l’impossibilité à former un couple ou le sentiment de ne pas être à la hauteur, de ne pas être apprécié, aimé…
Les pistes pour en sortir résident en premier lieu dans une meilleure estime de soi.
La thérapie permet la prise de conscience que le choix des partenaires est en prise avec sa propre histoire et donc d’en accepter la responsabilité. Cela permet aussi d’apprendre à ressentir ses émotions, à apprivoiser ses peurs, à se libérer peu à peu d’un trop plein de colère et de pleurs maintenues depuis l’enfance. Et encore à apprendre à savoir dire non, à réfléchir à ce qui est bon pour soi, à cerner ses propres besoins, ce qu’on veut…
Pour en parler n’hésitez pas à me contacter…